N88
Raisons d'espérer

Il semblait difficile de terminer cette série d'articles relatifs au traitement de l'information politique par les médias sans une note d'optimisme. Et c'est Internet qui nous l'offre. Par la diversité des points de vue proposés et la liberté de ton qui y règne, le web est heureusement là pour nous permettre de rompre avec la monotonie solennelle des médias télévisés.

Les Républiques du Web

Les blogs et les sites Internet ont des avantages considérables sur les médias traditionnels. Ils ne sont tenus ni par le temps, ni par une engeance financière conséquente. Il en résulte une information beaucoup plus libre que de nombreux autres médias ne pourraient se permettre de publier. On pourrait cependant penser que le pouvoir politique d'Internet reste limité. Ce n'est plus vrai aujourd'hui. Il suffit pour s'en rendre compte de prendre l'exemple de la loi Hadopi. Des sites comme Numerama, PC Inpact ou la Quadrature du Net ont acquis une influence considérable. Ils jouent un rôle politique non négligeable dans la diffusion et le décryptage de l'information. D'ailleurs, comment parvenir aujourd'hui à bien s'informer sur cette loi sans Internet ? Le discours des médias télévisés est simpliste à souhait: les pirates sont des méchants voleurs ( l'industrie du disque n'étant bien sûr nullement en cause) et celui qui télécharge illégalement est comparé à un assassin de la route, voire même à un pédophile si l'on en croit les récents propos de Michèle Alliot-Marie... On comprendra aisément dans ce contexte qu'Internet apparaisse comme une bouffée d'air frais dont nous ne pourrions plus aujourd'hui nous passer. Si le Web tend à devenir un acteur politique à part entière, même hors période électorale, nous n'allons pas nous en plaindre. Il brise le bipartisme et permet enfin aux petits partis privés d'antenne d'avoir un relai d'opinion. C'est sans doute pour cela qu'il fait l'objet d'une tentative de contrôle.

Une tentative de contrôle vouée à l'échec

Cette tentative de contrôle du Web (l'expression peut paraître outrancière, mais c'est bien de cela dont il s'agit) a été récemment décryptée par Numerama dans un excellent article qui tente d'assembler les pièces du puzzle. L'Hadopi, puis la Loppsi ( loi d'orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure) ont effectivement de quoi inquiéter. La Loppsi prévoit ni plus ni moins l'installation de mouchards électroniques, la légalisation des chevaux de Troie comme mode d'écoute à distance, la création d'un fichier nommé "Périclès" contenant un certain nombre de données personnelles, ou encore (mais la liste n'est pas exhaustive) l'obligation pour les Fournisseurs d'Accès à Internet de bloquer l'accès à des sites dont la liste aura été déterminée par l'administration. Sans verser dans la paranoïa, de tels projets de lois sont assurément dangereux. Mais l'on constate que ces projets rencontrent logiquement de nombreux opposants. Sans parler de l'adoption de l'Hadopi sans cesse retardée, la Loppsi pourrait bien subir le même sort. Nous avons la naïveté de croire que cette tentative de contrôle du net est vouée à l'échec. Il faut du moins l'espérer. Car n'en déplaise à Mr Denis Olivennes, qui affirmait le mois dernier qu'"Internet est le tout à l'égout de la démocratie", le Web est l'une des plus belles choses qui soit arrivée à notre République depuis bien longtemps.
N88
État de la presse écrite

Si les insuffisances de l'information politique proposée par les médias audiovisuels ne sont plus à démontrer, qu'en est-il de la presse écrite ? Elle a subi ces dernières années de profondes transformations, et semble-t-il pas toujours dans l'intérêt du lecteur-citoyen...

Le marché de l'information

Ce qui surprend le plus depuis déjà plusieurs décennies, c'est le rachat quasi systématique d'un certain nombre de titres de la presse écrite par des grands groupes financiers. L'information est devenue un marché d'affaires comme un autre, où la solvabilité et les bénéfices des groupes concernés comptent avant tout. Si l'on regarde le paysage de la presse écrite d'aujourd'hui d'un peu plus près, on se rend compte que plusieurs grands groupes se partagent le butin. LVMH (qui s'occupe aussi de cosmétique et de joaillerie) possède les Échos, le groupe Lagardère Le Journal du Dimanche et Paris Match (mais aussi soit dit en passant de nombreuses radios dont Europe 1), Serge Dassault la Socpresse qui publie entre autres le Figaro, et François Pinault Le Point, via la holding Artémis.
La constitution de ces véritables conglomérats de l'information est d'autant plus gênante que leur lien avec le pouvoir politique est parfois trouble. Ainsi, la proximité entre Arnaud Lagardère et Nicolas Sarkozy n'est plus à démontrer, l'homme d'affaire ayant d'ailleurs été promu chevalier de la Légion d'honneur en janvier dernier. Quant au sénateur UMP Serge Dassault, le savoir à la tête d'un groupe de presse n'est pas vraiment rassurant, puisque l'homme avait affirmé au cours d'un entretien publié dans Le Monde en 2004 que les journaux devaient diffuser des "idées saines" (?) car "nous sommes en train de crever à cause des idées de gauche". Disons que Serge Dassault a une conception bien particulière de la pluralité d'idées sensée régner dans les médias... Au -delà de ces partialités assumées, le lien de plus en plus ténu entre l'information et le monde des affaires semble avoir renforcé l'uniformisation de la presse.

Le syndrome Gala

Du côté des "news magazine" (comme Le Point, le Nouvel Observateur ou encore L'express), ce sont les unes récentes qui laissent pantois. Prenons l'exemple de la une du Point de cette semaine. Le magazine titre : "Rama Yade, l'insolente". Le sommaire est prometteur : "Punie par Sarkozy/Star malgré tout/Comment elle prépare sa revanche". Voilà une couverture que Gala ou Point de vue n'auraient pas reniée. C'est prodigieusement inintéressant. Pourtant, d'Hadopi à la réforme du travail le dimanche, les sujets ne manquent pas. Et n'en déplaise au Point, la fonction d'un ministre n'est pas d'être une star, mais de servir la France. La semaine précédente, les abonnés du Point avaient droit aux "Copains de Carla". Ils en ont de la chance les abonnés du Point !
Du côté du Nouvel Observateur, la situation a beaucoup changé depuis un an. Le magazine avait une ligne éditoriale plutôt de gauche, souvent même antisarkozyste. Mais c'était avant l'arrivée de Denis Olivennes. Il est devenu directeur général délégué du Nouvel Observateur en mars 2008. Ce dernier prétend que la ligne éditoriale n'a pas changé, mais la récente interview "exclusive" et complaisante du chef de L'État le 2 juillet dernier n'a visiblement pas satisfait tous les abonnés, si l'on en croit du moins la teneur des courriers des lecteurs reçus par la rédaction... D'ailleurs, la Société des Rédacteurs du Nouvel Observateur, habituée à une autre tonalité, a protesté contre "les conditions dans lesquelles a été réalisé l'interview de Nicolas Sarkozy". Les journalistes et les Rédacteurs en chef n'avaient effectivement pas été consultés avant la préparation de l'interview, effectué à la seule initiative de Denis Olivennes. Ce même Denis Olivennes qui, faut-il le rappeler, est à l'origine du projet de loi Hadopi et qui a été promu chevalier de la Légion d'honneur en 2008...

Dans ce contexte, il est difficile de trouver des raisons d'espérer, quant à une meilleure tenue de l'information politique dans notre pays. Pourtant, certains magazines, moins connus et subissant des engeances financières moindres, proposent certainement d'excellentes analyses, sérieuses et argumentées. Mais la véritable source d'optimisme aujourd'hui est ailleurs, et c'est du côté d'Internet qu'il faudra la chercher.
N88
Paysage audiovisuel

Ce n'est pas la première fois que se présente l'occasion de se plaindre du traitement de l'information politique par certains médias. Alors pourquoi en parler maintenant ? Parce que le week-end du 14 juillet a offert des exemples peu communs de servitude journalistique. L'émission de France 5 "A visage découvert" consacrée au président de la République et diffusée le 13 juillet dernier s'est particulièrement distinguée en la matière. L'occasion de se poser une question simple: à quoi ressemble l'information politique traitée par les médias audiovisuels dans notre pays ?

Information ou communication ?

L'information n'est pas la communication. Il y a dans la communication un objectif précis, un parti pris évident, une méthode de martèlement publicitaire dont l'information devrait être normalement dépourvue. Or, il est bien difficile aujourd'hui de dissocier les deux, tant l'information qui nous est proposée utilise souvent les idées reçues et les slogans. La publicité a tout emporté, tout n'étant plus qu'une affaire de force de conviction et de présentation. Lorsque des questionnements plus pertinents, plus poussés pourraient être évoqués, on les balaye d'un revers de main, en affirmant: "C'est trop technique". Non, ce qui semble être prioritaire, c'est tenir le téléspectateur en haleine avec des reportages courts, des portraits, des interviews, des "indiscrétions"...

L'uniformité audiovisuelle

Dans ce contexte, le paysage audiovisuel devient vite uniforme. Les JT de TF1 et de France 2 ont beau rivaliser d'imagination, le contenu de l'information qu'ils proposent est globalement le même. Ce sont les faits divers qui sont bien souvent privilégiés. Et comment traiter l'information de manière sérieuse avec des reportages de deux minutes ? Qui peut ainsi être correctement informé de la teneur exacte du projet de l'Hadopi en regardant seulement le journal télévisé ? D'ailleurs, d'une manière plus générale, tout semble être fait pour éviter le débat et la pluralité.
Que l'on se souvienne par exemple de l'émission d'Arlette Chabot du 4 juin dernier sensée proposée un débat de campagne électoral. Outre le foutoir ambiant, l'émission était initialement centrée autour de la dualité: 2 tables et 2 invités par table. Et lorsque des voix discordantes firent leur apparition, elles ont été forcées d'obéir à la même loi. Jean-Luc Mélenchon s'est ainsi retrouvé en face d'Olivier Besançenot (ce qui a d'ailleurs gêné les deux hommes car ils n'avaient au fond pas grand chose à se reprocher l'un l'autre). Mais chez Mme chabot, le débat fonctionne par pair. Pourquoi ne pas placer tous les invités autour d'une même table ? Non, c'eût été un vrai débat. Il était préférable de classer les invités, de les catégorier, de mettre en scène leur entrée en deux groupes, afin d'éviter tout débat entre les partisans d'une Europe fédérale et ceux qui militent pour une autre Europe, fondée sur une autre législation, confédérale notamment. Si l'on y prête attention, on se rendra d'ailleurs compte que la dualité, lorsqu'il n'y a pas qu'un seul invité, est souvent privilégiée dans les émissions politiques. Le bipartisme n'y est sans doute pas étranger.
L'émission"13H15 le Dimanche" en est un bon exemple: deux invités (un coup PS, un coup UMP), pour un débat purement factice, surtout lorsque l'un des deux invités n'est pas issu du monde politique. L'invité débite ses platitudes, l'esprit échauffé par les questions pertinentes de Laurent Delahousse (du genre: "Un Dimanche pour Arnaud Montebourg, ça ressemble à quoi ?). Lorsque la traditionnelle dualité est brisée, ce n'est que pour accueillir une tablée de quatre journalistes (dont 3 du Figaro), ou Mickaël Darmon, tout heureux de nous apprendre les dernières "indiscrétions " du Palais de l'Elysée que tout le monde attendait avec impatience. L'uniformité comme la dualité minent la vie politique. Comme le rappelait Raymond Aron dans son Essai sur les libertés, la démocratie est un système constitutionnel-pluraliste. Sans pluralité, la démocratie n'existe plus.

De la partialité au ridicule

Mais revenons à notre émission de France 5 "A visage découvert" qui motivait initialement cet article. Les journalistes Christian Malard et Bernard Vaillot étaient à la manœuvre. Il est préférable d'en regarder quelques extraits pour mieux se rendre compte de l'ampleur du désastre (la seconde vidéo est extraite d'un excellent article de Télérama).



Extrait de "A visage découvert"
par alatele75





On ne peut qu'être atterré devant tant de complaisance. Les deux journalistes ne sont pas embarrassés lorsqu'ils affirment : "L'homme a des ambitions qu'il cherche à imposer quitte à provoquer la rupture avec les habitudes et les consensus. Ses armes essentielles: la volonté et une force de persuasion peu banale". Le cirage de pompe se poursuit sans temps mort: " Nicolas Sarkozy est donc un homme aux ambitions multiples et pour les réaliser, il affiche une volonté tenace et s'inscrit dans une action permanente". Avant d'entonner, avec un souffle prophétique: "L'histoire de Nicolas Sarkozy est celle d'une ambition: convaincre, séduire, argumenter: il aime cela passionnément". Quant aux questions adressées au président, elles sont redoutables: " D'où vous vient cette énergie permanente ?", ose demander Bernard Vaillot. Cette insolence dans la servitude est incroyable. Même la télévision russe n'aurait pas voulu d'un tel "reportage". La chaîne s'est-elle seulement rendue compte qu'elle n'avait donné la parole qu'à de fervents partisans du président, d'Henri Guaino à Claude Guéant en passant par Brice Hortefeux ou encore Gordon Brown et Angela Merkel , forcément élogieux par diplomatie ? Cette complaisance a une conséquence évidente : le programme est d'une platitude consternante. Les plus beaux morceaux de bravoure reviennent à l'analyse de la politique étrangère du président. La discussion entre les deux journalistes sur le retour de la France dans l'OTAN relève d'une bande dessinée pour enfant : "Alors, pour rassurer et convaincre les États-Unis de laisser l’Europe construire sa défense, la France réintègre les structures de commandement de l’Otan et, en gage de bonne volonté, Nicolas Sarkozy envoie 700 militaires supplémentaires en Afghanistan. » / « Le général De Gaulle avait claqué la porte en 66, tu sais ? » / « Oui mais depuis, la situation était devenue très hypocrite : on participait à tout mais on n’avait pas le droit à la parole. » / « OK. Alors aujourd’hui on est complètement à l’intérieur de l’Otan et on a notre mot à dire. ". Ben voyons, c'est tout simple finalement...

Devant un tel spectacle, on se sent mal à l'aise. Il y a là quelque chose de kafkaïen, d'orwellien. La discussion entre les deux hommes n'est pas naturelle. Ce ne sont plus des journalistes mais des automates, des machines. Ont-ils été forcé à produire un tel reportage ? Pas le moins du monde ! Ils rampent dans les jardins de l'Elysée de leur plein gré, sans peur du ridicule. C'est sans doute cela qu'on appèle la courtisanerie.
N88
Pierre Gadonneix, le PDG d'EDF


Nous avons appris cette semaine que le PDG d'EDF, Pierre Gadonneix, avait l'intention d'augmenter les tarifs de l'électricité en France de 20% "sur trois ans ou plus". L'information n'est pas passée inaperçue. Pourtant, les annonces sont loin d'être très claires. Pierre Gadonneix est resté volontairement flou, estimant sur RTL jeudi que la hausse serait "étalée dans le temps". L'État a normalement son mot à dire, puisqu'il est propriétaire à 85% d'EDF. La ministre de l'économie Christine Lagarde ne semble pas être défavorable à une hausse des tarifs. Elle a indiqué au Sénat jeudi après-midi qu'il fallait désormais l'"envisager".

Quelles sont les raisons données à cette augmentation ? L'argumentaire repris par les politiques et les médias consiste principalement à affirmer qu'EDF doit augmenter ses tarifs car elle aura besoin d'investir pour mettre en œuvre les engagements du Grenelle de l'environnement. C'est pour le moins réducteur. Il semble bien que deux enjeux, pourtant essentiels, aient été mis de côté dans cette affaire.

Le premier enjeu est interne et concerne EDF et sa gestion. Pierre Gadonneix estime que le groupe a "tous ses clignotants au vert". En réalité, EDF s'est beaucoup endettée ces dernières années. Il faut dire que le PDG d'EDF a multiplié les investissements hasardeux. Le dernier en date concerne British Energy, acquis pour près de 15 milliards d'euros l'année dernière. Voilà un investissement, parmi d'autres , que Mr Gadonneix n'a pas évoqué sur les plateaux de télévision...

Le deuxième enjeu est européen. Les médias ont souvent présenté cette augmentation des tarifs comme un fait national. C'est oublier que la déréglementation du marché de l'énergie est en marche dans l'Union Européenne depuis le début des années 2000. L'ouverture du marché de l'énergie était sensée faire baisser les prix, mais rien n'est moins sûr aujourd'hui. L'exemple allemand le montre bien. Après une légère baisse, les prix se sont mis à monter suite à l'ouverture du marché. Cette hausse pourrait être encore plus forte en France, compte tenu du bas niveau du tarif régulé, amené à disparaître.

Mais ces deux enjeux sont clairement passés sous silence, car les acteurs politiques et économiques concernés ont tout intérêt à les masquer le plus longtemps possible.
vincnet500

Evolution du CAC 40 sur les 20 dernières années

Nous savions que cela pouvait arriver et c'est malheureusement fait : l'indice CAC 40 est passé aujourd'hui en dessous des 3000 points.

L'indice était rester longtemps bien en dessous (le plus bas à un peu plus de 2500 points) de cette barrière symbolique au début de l'année pour la redépasser le 21 avril.
La confiance semblait être revenue quelque peu sur les marchés (on était remonté à près de 3400 points) mais les difficultés sont toujours là.

Mais alors pourquoi ?

Le marché ne parvient pas à redonner confiance aux investisseurs.
Résultats du compte : on continue à être aux aguets d'un indicateur ou d'un autre pour prendre nos décisions, ce qui, dans une situation de crise comme la notre, ne peut pas conduire à une situation pérenne au niveau des marchés.

La barre symbolique des 3000 points ne voulait pas être franchie; ainsi les volumes d'échanges étaient très faibles mais les indicateurs, toujours les indicateurs...
- Annonce de la baisse du PIB de -2,5 %
- Dépenses des ménages en Europe : -0,5 %
- [...]
- Et aujourd'hui un indicateur de confiance des consommateurs Américains a déclenché le passage sous les 3000 points
 
vincnet500

Les députés ont voté il y a 2 jours, le mardi 7 juillet, le projet de loi (proposé par Eric Woerth) visant à permettre une mobilité accrue des fonctionnaires en France.
L'objectif de la loi est de supprimer les barrières statutaires; ainsi un fonctionnaire pourra être intégré dans un autre secteur public avec des conditions d'emploi comparables.

La loi intègre un système de primes :
- Prime pour la mobilité
- Indemnité de départ pour un fonctionnaire souhaitant quitter la fonction publique

Des points sont aussi ouverts au niveau de l'emploi dans la fonction publique : recours à l'intérim pour le remplacement d'un fonctionnaire, cumul d'emplois. (interdits jusque là)

Le projet, vivement critiqué par les syndicats, a pourtant été voté avec 305 voix contre 169.
Les syndicats craignent que cette mesure viennent diminuer la stabilité de l'emploi et les effectifs dans la fonction publique.

On peut comprendre les inquiétudes des syndicats mais peut-on encore décemment parler de "stabilité" de l'emploi dans la période de crise que nous traversons et à la lumière de l'endettement de notre Etat Français ?

Cette loi pourrait peut-être dynamiser et motiver quelque peu la population fonctionnaire en lui offrant des opportunités intéressantes de migration, de reconversion.
Je pense réellement que le principal problème dans notre système fonctionnarial est le manque de motivations professionnelles et d'opportunités chez les employés (contrairement au privé, même si c'est de plus en plus difficile...).
Nous pourrions parler de la mise en place "d'objectifs" mais ceci provoquerait sans doute un lever de bouclier syndical, ce que je peux comprendre d'ailleurs (dans service public, il y a avant tout "service"); ce projet de loi pourrait donc être une solution intermédiaire.
Le recours aux primes pourrait en motiver plus d'un !
 
N88
Un article publié sur le site Internet du journal Le Monde nous apprend que le peuple irlandais sera à nouveau consulté par référendum le 2 octobre prochain sur la question de la ratification du traité de Lisbonne. Ce traité a pourtant été rejeté par 53,4% des Irlandais le 12 juin 2008.

Nul besoin d'argumenter longuement. Est-il démocratique de consulter une deuxième fois un peuple qui a déjà fait savoir son opposition au texte ? On nous objectera que le texte a été quelques peu modifié en un an. Mais ces modifications, relatives principalement à la fiscalité ou à la neutralité militaire, sont illusoires eu égard à tous les autres articles de déréglementation que contient ce traité. A vrai dire, peu importe ici l'opinion que l'on puisse avoir du texte. Faire voter un peuple jusqu'à obtention d'un "oui" est proprement inacceptable.

Au-delà du cas irlandais, il semble bien que l'UE ait fâcheusement tendance à s'éloigner toujours un peu plus des populations qui la composent. La ratification parlementaire est souvent préférée à une consultation populaire jugée trop hasardeuse. Bien sûr, ces référendums ne sont pas sans défauts, car les textes sont très obscurs. Mais ne serait-il pas plus sage de simplifier les traités, ou d'en modifier l'orientation, plutôt que de s'asseoir sur le vote des populations ?

Sur le papier, l'UE est aujourd'hui une démocratie parlementaire. En réalité, elle constituerait plutôt une oligarchie et une technocratie en passe de divorcer d'avec les peuples. Le taux d'abstention aux dernières élections européennes le montre on ne peut plus clairement.
vincnet500
Je ne suis pas accoutumé du journal télévisé du soir (ni du midi d'ailleurs) mais, ce soir, n'étant pas chez moi, j'ai pu en profiter...

Les cérémonies dédiées à Mickael Jackson ont tout simplement remplacé le journal télévisé; les "autres informations" (je cite) ont été traitées en quelques minutes sur France 2 et je ne sais même pas si TF1 les a traitées.

Franchement, j'aime beaucoup l'œuvre de Mickael Jackson et je suis désolé de sa mort, désolé pour ses proches et pour ses fans mais là c'est vraiment trop !
Cela fait une semaine que l'on entend que du Mickael Jackson sur les ondes et là on oublie les actualités d'un pays et du monde pour un artiste, aussi doué soit-il...
Je comprends très bien que les fans veuillent assister à ces moments mais la soirée aurait pu être remplacée à partir de 20h35 par les cérémonies en léger différé.

Enfin, sachez que l'actualité est pourtant riche aujourd'hui.

L'Iran en pleine dérive
Après les menaces de guerre civile en Iran et de fraudes aux élections, voici un nouveau chapitre à l'histoire : une étudiante Française est aujourd'hui détenue en Iran.
L'état prétend que cette dernière est une espionne. L'étudiante en sciences politiques aurait participer aux manifestations récentes, pris des photos qu'elle aurait envoyées dans un email privé.
Le président Nicolas Sarkozy a fait une déclaration très ferme où il demande qu'on relâche immédiatement l'étudiante et que l'accusation d'espionnage est "fantaisiste".
Tout ceci ne va pas arranger les relations entre la France et l'Iran qui s'étaient déjà bien dégradées quand la France n'avait pas caché ces soupçons de fraudes électorales.

De graves violences en Chine
Depuis Dimanche, la Chine fait face à des émeutes et des confrontations inter-ethniques d'une rare violence dans la région du Xinjiang.
Les confrontations ont lieu entre Hans (une majorité) et Ouïghours (Minorité musulmane).
Les conflits entre ces 2 ethnies ne sont pas nouveaux mais cette fois les proportions sont inquiétantes.
Les Ouïghours dénoncent la répression de Pékin et les inégalités économiques qu'ils doivent supporter; De l'autre côté, ils sont accusés d'actions indépendantistes et sont réprimés au nom de la lutte contre le terrorisme.

Economie : le monde de la finance est fébrile
Demain commencent les premières publications de résultats trimestriels et Alcoa (Aluminium) va ouvrir le bal.
Les indicateurs étant plutôt difficiles à trouver en ce moment, ces publications de résultats ont une vrai importance et on peut s'attendre à un effet direct sur les bourses mondiales dès demain. (aussi bien positif que négatif...)
Le CAC 40 était en baisse de 1% aujourd'hui (baisses de 3% pour Alcatel et Air France KLM).
A suivre...

Hadopi est de retour demain au sénat
Voir le très bon article de N88
N88
Le projet de loi contre le piratage fait effectivement son grand retour dès demain au sénat. Les sénateurs vont plancher sur le texte les 8 et 9 juillet, la nouvelle mouture de la loi devant être examinée dès le 21 juillet à l'assemblée nationale.

Nous rappelons au passage qu'une partie de la loi Hadopi a pourtant été censurée par le conseil constitutionnel le 10 juin dernier, la présomption d'innocence entrant en ligne de compte. La censure n'a pas bloqué le processus, bien au contraire. Le nouveau projet Hadopi 2 s'avère être plus répressif encore que le précédent. Le volet répressif sera désormais assuré par le juge, avec des procédures judiciaires simplifiées. La surveillance des mails, avec ce terme vague et vicieux de "communication électronique", pourrait même redevenir d'actualité.

Que penser de tout cela? La volonté du Président de la République de passer en force sur ce projet est d'autant plus regrettable, que les opposants au texte sont nombreux. Certains députés de gauche (Patrick Bloche, Martine Billard, Christian Paul ou encore Jean-Pierre Brard) ont été particulièrement actifs ces derniers mois, mais le texte ne fait pas non plus l'unanimité à droite. Le député du Nouveau Centre Jean Dionis du Séjour, le député non-inscrit Nicolas Dupont-Aignan mais aussi des personnalités de l'UMP comme Christian Vanneste sont également très réservés, voir farouchement opposés à Hadopi. D'ailleurs, personne ne semble vouloir de ce texte: le parlement européen a fait part de ses réserves, le Conseil Constitutionnel l'a en partie censuré, et les députés UMP traînent des pieds pour le voter...
Les rares sondages publiés sur la question font état d'une majorité de Français opposés au projet: encore récemment , 60 % des sondés se disaient en accord avec la censure du Conseil Constitutionnel (sondage BVA réalisé les 12 et 13 juin). Alors pourquoi insister ?

Parce que les majors semblent eux plus que jamais décidés à défendre leurs intérêts. Seulement, est-il souhaitable en République que des intérêts privés aient tant d'influence sur des lois, sensées être au service de l'intérêt général ?
Le feuilleton de l'Hadopi est finalement le miroir des faiblesses de notre République: irrespect des institutions, incapacité de nombreux députés à débattre de sujets techniques, absence de vrai débat et de relai médiatique sur la question, privatisation du pouvoir judiciaire, emprise de l'intérêt privé et personnel sur l'intérêt général...

Que faut-il dès lors attendre de l'examen d'Hadopi 2 cet été ? Dans ces conditions, et avec une telle conception des institutions républicaines, pas grand chose...
vincnet500

Voici le premier article pour ce nouveau blog "La Nova Respublica".

L'objectif de ce blog est simple : vous fournir une analyse sur l'actualité Française et Européenne dans les domaines sociaux, économiques ou politiques.

Nous essaierons donc, N88 et moi-même, de vous donner des pistes de réflexion liées à l'actualité.
Si vous pensez comme nous, qu'aujourd'hui, on ne cherche plus à faire réfléchir les citoyens Français par eux-mêmes, vous êtes les bienvenus sur ce site.
Les médias télévisés nous donnent en effet souvent une information sélectionnée, très orientée et ne laissant que très peu de place à la réflexion.

Le résultat est clair : les Français ne savent plus comment voter (60% d'abstention aux dernières élections Européennes) et ne sont plus passionnés par les faits politiques mais plutôt par les hommes qui les dirigent.
Cette dérive vers une politique "réalité" est un vrai problème car l'absence de réflexion sur les idées avancées par les politiques peut conduire à des erreurs électorales et à la montée des extrémismes.

Les politiques cherchent tous désespérément comment reconquérir leur électorat (sans succès) mais ils ne comprennent pas que la seule solution est de refaire confiance à leur électorat et de travailler avec eux sur les idées à apporter dans leurs programmes.

Nous essaierons donc modestement de traiter l'information avec objectivité, laissant à chaque citoyen l'occasion de se faire sa propre opinion.