Un article publié sur le site Internet du journal Le Monde nous apprend que le peuple irlandais sera à nouveau consulté par référendum le 2 octobre prochain sur la question de la ratification du traité de Lisbonne. Ce traité a pourtant été rejeté par 53,4% des Irlandais le 12 juin 2008.
Nul besoin d'argumenter longuement. Est-il démocratique de consulter une deuxième fois un peuple qui a déjà fait savoir son opposition au texte ? On nous objectera que le texte a été quelques peu modifié en un an. Mais ces modifications, relatives principalement à la fiscalité ou à la neutralité militaire, sont illusoires eu égard à tous les autres articles de déréglementation que contient ce traité. A vrai dire, peu importe ici l'opinion que l'on puisse avoir du texte. Faire voter un peuple jusqu'à obtention d'un "oui" est proprement inacceptable.
Au-delà du cas irlandais, il semble bien que l'UE ait fâcheusement tendance à s'éloigner toujours un peu plus des populations qui la composent. La ratification parlementaire est souvent préférée à une consultation populaire jugée trop hasardeuse. Bien sûr, ces référendums ne sont pas sans défauts, car les textes sont très obscurs. Mais ne serait-il pas plus sage de simplifier les traités, ou d'en modifier l'orientation, plutôt que de s'asseoir sur le vote des populations ?
Sur le papier, l'UE est aujourd'hui une démocratie parlementaire. En réalité, elle constituerait plutôt une oligarchie et une technocratie en passe de divorcer d'avec les peuples. Le taux d'abstention aux dernières élections européennes le montre on ne peut plus clairement.
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